Le cheval dans l’histoire du Japon : de la guerre sacrée aux traditions vivantes

Le cheval dans l’histoire du Japon : de la guerre sacrée aux traditions vivantes

Le cheval, bien que non indigène au Japon, a profondément marqué son histoire, sa culture et sa spiritualité. Introduit au IVe siècle, il est devenu un symbole de puissance, un outil militaire essentiel et une figure sacrée dans les rituels shintoïstes. Aujourd’hui encore, son héritage perdure dans les traditions et les festivals nippons.

Des origines continentales : l’arrivée du cheval au Japon

Le cheval aurait été introduit au Japon depuis l’Asie continentale, probablement via la péninsule coréenne, au cours du IVe siècle. Cette introduction coïncide avec l’arrivée de peuples cavaliers, comme les Xianbei, qui ont apporté avec eux des techniques équestres et des équipements tels que selles et mors.

L’historien Egami Namio a proposé la "théorie du peuple cavalier" (kiba minzoku setsu), suggérant que ces envahisseurs cavaliers ont joué un rôle déterminant dans la formation de l'État japonais.

Le cheval et la caste guerrière : l’âge d’or de la cavalerie

Dès l’époque Heian (794–1185), le cheval devient l’apanage des élites guerrières. Le samouraï, initialement archer monté, maîtrise l’art du yabusame, une discipline de tir à l’arc à cheval visant à développer concentration et discipline.

Au fil des siècles, le cheval reste central dans les conflits, notamment durant les périodes Kamakura et Sengoku. Cependant, avec l’introduction des armes à feu au XVIe siècle, l’importance tactique de la cavalerie décline au profit de l’infanterie.

 

Une figure sacrée dans le shintoïsme

Dans la religion shinto, le cheval est considéré comme la monture des kami (divinités). Des chevaux vivants étaient offerts aux sanctuaires pour solliciter la faveur des dieux, une pratique appelée shinme. Par exemple, un cheval noir était offert pour prier pour la pluie, tandis qu’un cheval blanc était donné pour demander la fin des précipitations.

Avec le temps, des plaques votives en bois représentant des chevaux, appelées ema, ont remplacé les offrandes animales. Ces plaques sont encore visibles dans de nombreux sanctuaires à travers le Japon.

Le cheval dans le Japon moderne

Sous l’ère Meiji (1868–1912), le Japon se modernise et adopte des pratiques équestres occidentales. Le cheval retrouve une certaine importance militaire avant d’être progressivement remplacé par les véhicules motorisés au XXe siècle.

Aujourd’hui, le cheval est présent dans les festivals traditionnels, les démonstrations de yabusame et l’industrie hippique. Il reste un symbole culturel fort, témoignant de l’histoire et des traditions japonaises.


Sources

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